Cet article est issu d’un entretien mené avec Gaëlle Chagneau, Responsable des données sociales chez Aéroports de la Côte d’Azur. Gaëlle pilote la mise en œuvre et la diffusion du Bilan Social Individuel (BSI) au sein de l’entreprise.
Un BSI tous les ans depuis 7 ans
Le BSI est en place depuis 7 ans chez les Aéroports de la Côte d’Azur.
Initialement lancé pour mieux valoriser la rémunération globale auprès des collaborateurs, il a progressivement évolué pour devenir un rendez-vous RH à part entière. L’objectif était de rendre plus lisibles des éléments souvent épars ou méconnus, et de renforcer la transparence et la reconnaissance autour de la politique salariale et sociale.
Ce projet s’est concrétisé avec l’arrivée de l’agence AdesIDÉES RH, dont la mission a été de rendre le BSI plus lisible, plus fluide à produire et mieux adapté aux attentes variées des collaborateurs — du personnel d’exploitation aux fonctions support.
Structuration des données : le vrai défi de la première année
La première année, la mise en place du BSI a nécessité un travail important de centralisation, de nettoyage et de structuration des données.
Il a fallu près de deux mois pour identifier les bonnes sources, fiabiliser les chiffres, et construire un premier prototype cohérent. Ce travail de fond, mené en étroite collaboration entre Gaëlle Chagneau et AdesIDÉES RH, a permis de poser des bases solides pour les éditions suivantes.
Dès la deuxième année, le processus s’est considérablement fluidifié. Les données étant mieux organisées, le délai de production a été réduit de moitié.
L’expérience acquise, la structuration des flux et la méthodologie déployée ont permis d’aborder les éditions suivantes avec plus de sérénité, tout en gardant une exigence élevée sur la qualité des restitutions.
Après plusieurs années, le processus entre Aéroports de la Côte d’Azur et AdesIDÉES RH est bien rodé et ne nécessite que très peu d’allers-retours pour finaliser les supports.
Un document qui change le regard sur la rémunération
Chez Aéroports de la Côte d’Azur, le Bilan Social Individuel (BSI) est bien plus qu’un simple tableau de chiffres.
C’est un levier pour faire évoluer la perception qu’ont les salariés de leur rémunération et de leur relation à l’entreprise. Gaëlle Chagneau, responsable des données sociales, nous partage ce que cet outil révèle — et transforme — au sein des équipes.
« Si je tarde un peu à l’envoyer, certains collaborateurs me le réclament ! » sourit Gaëlle.
« Et je suis contente de le montrer à mes enfants. »
Une mise en récit des données RH
En synthétisant des éléments épars — bulletin de paie, avantages sociaux, épargne salariale, etc. — le BSI donne une vision d’ensemble (un fichier de 160 colonnes pour le BSI Aéroports de la Côte d’Azur).
Il ne s’agit plus seulement de chiffres, mais d’une mise en récit personnalisée de la politique RH. Ce changement de perspective est au cœur de l’approche portée par AdesIDÉES RH.
Des réactions parfois inattendues
« Ce qui m’a frappée, c’est l’effet de surprise », raconte Gaëlle.
Certains collaborateurs découvrent, via le BSI, des éléments de rémunération ou d’avantages qu’ils ne connaissaient pas ou auxquels ils ne prêtaient pas attention : mutuelle, épargne salariale, prise en charge de certains frais…
Un agent lui a même confié avoir partagé son BSI avec sa famille, car il ne s’imaginait pas bénéficier de “tout ça”. Une autre salariée lui a dit : « Mon mari m’a dit : tu as vu tout ce que tu gagnes ? » Gaëlle sourit : « Ce genre de retour, c’est exactement ce qui donne du sens à mon travail. »
Beaucoup prennent le temps de le lire intégralement, soulignant la clarté du document, son ton pédagogique, sa capacité à rassembler en un seul support des informations éparpillées le reste de l’année.
« On a parfois des collaborateurs qui nous appellent pour vérifier s’ils ont bien compris ce qu’ils lisent. C’est une bonne chose : cela prouve que le document déclenche des questions, des réflexions, parfois même de la fierté », ajoute-t-elle.
Un outil qui touche tous les publics
Managers, techniciens, fonctions support ou personnel en horaires décalés : chacun s’y retrouve. Le BSI, en apportant une vision consolidée et personnalisée, permet de gommer certains biais de comparaison entre collègues ou avec d’autres entreprises.
« Même notre président voudrait avoir son BSI ! »
Un lien direct avec la direction RH
Chez les collaborateurs les plus éloignés des canaux de communication traditionnels, il agit comme un lien tangible avec la direction. Et pour tous, il contribue à rendre visible ce qui reste souvent implicite.
Un rendez-vous annuel attendu
Autre signe que le BSI est attendu : « Si je tarde un peu à l’envoyer, certains collaborateurs me le réclament ! » sourit Gaëlle.
Un rappel que, loin d’être une formalité administrative, ce document est perçu comme un rendez-vous important dans l’année. Certains collaborateurs vont jusqu’à le ranger précieusement dans une pochette où ils conservent tous leurs documents RH de l’année.
Un engagement RH maintenu en période de crise
L’attachement à cette démarche s’est particulièrement confirmé pendant les années marquées par la crise du Covid.
Même lorsque les rémunérations et les dispositifs de participation étaient gelés, l’entreprise a continué à éditer les BSI.
Ce choix, loin d’être anecdotique, a été très bien perçu par les salariés, qui y ont vu une volonté de transparence — y compris dans les périodes difficiles.
Cela a renforcé leur confiance dans la parole RH, et montré que la reconnaissance ne passe pas uniquement par les chiffres.
Un outil de clarté et de crédibilité
Ce qui ressort du témoignage de Gaëlle, c’est que le BSI sert aussi bien les RH que les collaborateurs eux-mêmes. Il crédibilise le discours de l’entreprise. Il évite les malentendus.
Il rétablit parfois des vérités, comme dans le cas d’un collaborateur qui s’interrogeait sur une offre concurrente : « Regarde ton BSI. Prends en compte tout ce que tu touches vraiment, pas juste ton net. »
Une base pour de nouvelles conversations
Cela permet aussi aux RH d’avoir un retour indirect sur la perception des salariés : taux d’ouverture, fréquence des téléchargements, questions posées à l’équipe RH.
Le BSI devient une porte d’entrée pour d’autres conversations — sur la carrière, les perspectives, les bénéfices invisibles. Et un support que les nouveaux arrivants découvrent souvent avec intérêt.
Ce que ça dit de leur vision RH
Chez Aéroports de la Côte d’Azur, le BSI n’est pas un gadget ou une obligation légale. C’est un signal envoyé aux équipes : on prend le temps de vous expliquer, de vous valoriser, et de vous permettre de mieux comprendre ce que vous recevez.
Sans prétendre tout régler, ce document contribue à renforcer le lien entre l’entreprise et celles et ceux qui la font vivre. Gaëlle confie même qu’elle se réjouit de recevoir le sien chaque année, qu’elle le montre à ses enfants, et que ce serait une grande déception de revenir en arrière.
Le BSI de demain chez Aéroports de la Côte d’Azur : à quoi ressemblera-t-il ?
L’entreprise explore aujourd’hui l’idée d’un BSI en version PDF, hébergé sur un coffre-fort numérique. Une enquête interne est prévue pour mesurer l’intérêt de cette option.
Mais la version 100 % digitale, interactive, en mode “mini-site” semble écartée : « Plus on y pense, moins on est convaincus. » Gaëlle souligne que les collaborateurs restent attachés à la version imprimée, qu’ils peuvent conserver comme une pièce tangible, au même titre qu’un diplôme ou un bulletin de salaire.
La forme pourrait évoluer, mais le fond — un outil clair, lisible, personnalisé et transparent — restera la boussole du projet.
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